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Lettre ouverte aux membres de
la Commission nationale de la distribution, à Madame la ministre Isabelle
Durant, à Messieurs les ministres Rick Daems, Charles Picqué et Serge Kubla
Mesdames,
Messieurs,
Vous
serez amenés dans les jours qui viennent à vous prononcer sur le recours
introduit contre le permis socio-économique délivré à la SA Cora pour
l’implantation d’un complexe commercial de 110.000 m² au lieudit « Quevaucamps », situé à
cheval sur le territoire des communes de Mouscron et d’Estaimpuis (Hainaut).
Par
la présente, nous tenons à vous informer que les locales Ecolo de Mouscron et
d’Estaimpuis, la régionale Ecolo de Picardie, la locale Agalev de Courtrai et
la régionale Agalev de Courtrai-Roulers-Ypres, appuyées et soutenues par les
instances fédérales des partis Agalev et Ecolo, s’opposent à ce projet qui
répond à un choix de société auquel elles ne peuvent en aucune manière
souscrire.
Les
raisons qui motivent cette opposition ferme et résolue sont les suivantes :
De
par son ampleur (sa
surface totale est comparable à la surface du centre du village voisin
d’Evregnies), ce projet aura un effet déstructurant sur tout le tissu rural
environnant.
De
par sa capacité d’accueil (environ 15.000 véhicules et plus de 30.000
visiteurs sont attendus par jour, c’est-à-dire quasi autant que la population
de Mouscron-ville), ce projet génèrera d’importants flux de transport et
sera la source de nuisances sur l’environnement naturel et humain.
De
par son offre commerciale et de loisirs (110 boutiques, une jardinerie, un
hypermarché, un bowling, un complexe cinématographique, une dizaine de
restaurants, un parking de plusieurs milliers de places,… soit plus que n’en
peut compter une ville petite voire moyenne), ce projet d’implantation en périphérie
des zones agglomérées va totalement à l’encontre des principes du développement
durable, ce dernier ayant notamment la volonté d'assurer une politique de
mobilité efficace, sociale et respectueuse de l'environnement. Il va également
à l’encontre du principe, réaffirmé notamment par le Schéma de développement
de l’espace régional wallon, d’une gestion parcimonieuse des sols.
En
outre, ce type d’implantation commerciale périphérique ne peut qu’accélérer
la désurbanisation : ce sont les quartiers, les centres-villes et les
villages des communes proches en tant que lieux de vie qui en subiront les
effets négatifs. Les commerces en seront les premiers touchés : si l’on
met en regard les nouveaux emplois créés par un projet commercial de ce type
avec les pertes d’emplois qu’il provoque dans les commerces existants, on
observe généralement que le secteur de la distribution n’est pas créateur
net d’emplois.
Du
reste et au-delà de ce rapport entre la création et la destruction
d’emplois, il apparaît clairement que le nombre d’emplois dont la création
est annoncée par Cora devrait être divisé par trois dans de nombreux cas pour
paraître crédible, ainsi que le relève d’ailleurs le Comité socio-économique
dans son avis.
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Enfin,
il importe (c’est également une des préoccupations du développement
durable) de considérer la qualité des emplois qui seraient créés. Or, dans
la mesure où la principale justification économique pour l’implantation du
Cora au Quevaucamps tient à la prévision d’une baisse des coûts salariaux,
il n’est pas douteux qu’il faille s’attendre à une dégradation de la
qualité des conditions de travail proposées…
Mesdames
et Messieurs les membres de la Commission nationale de la distribution, Madame
la ministre Isabelle Durant, Messieurs les ministres Rick Daems, Charles Piqué
et Serge Kubla,
Par
cette lettre ouverte, nous tenons absolument à attirer votre attention sur le
fait que la volonté clairement exprimée par Cora est d’attirer dans son
futur complexe commercial du Quevaucamps une clientèle potentielle habitant
dans une rayon de chalandise de 30 minutes en voiture, ce qui signifie que de
nombreux villes et villages seront touchés (Mouscron, Courtrai, Menin, Wervicq,
Roulers, Ypres, Dottignies, Evregnies, Tournai,… mais aussi les villes françaises
frontalières de Lille, Roubaix, Tourcoing, Wattrelos,…).
Dans
toutes ces communes, l’implantation du complexe Cora au Quevaucamps ne
manquera pas de provoquer ou d’accélérer la création de nouvelles friches
commerciales, et ce d’autant que notre région connaît déjà une offre
commerciale plus que suffisante. En tout état de cause, des effets négatifs se
feront sentir tant sur les petits commerces locaux que sur les moyennes et
grandes surfaces existantes.
Pour
toutes ces raisons, nous vous demandons de donner une suite favorable au recours
introduit contre le projet de la SA Cora à Mouscron-Estaimpuis.
Vous
remerciant de la bonne attention que vous réserverez à la présente, nous vous
prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, nos salutations respectueuses.
Bert
Vandierdonck
Politiek secretaris Agalev regio Kortrijk |
Marie-Christine
Lefebvre
Secrétaire politique d’Ecolo Picardie |
Frans
Ramon
Vlaams volksvertegenwoordiger voor Agalev |
Sylvia
Vannesche
Chef de groupe Ecolo au Conseil communal de Mouscron |
Annemie
Descheemaker
Federaal Volksvertegenwoordiger voor Agalev |
Xavier
Adam
Conseiller communal Ecoloà Estaimpuis |
Jan
Dhaene
Lid van het Europees Parlement voor Agalev |
Luc
Tiberghien
Député wallon et de la Communauté française Ecolo |
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Michel
Guilbert
Sénateur Ecolo, député wallon et de la Communauté française |