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Extrait d’un texte paru le 3/12/2011 dans « Le Matin » : Les finalités de l’éducation par

Ahmed Moatassime Professeur honoraire des Universités au Maroc, directeur de recherches doctorales : Sorbonne- Paris.

Que les finalités en éducation soient implicites ou explicites, elles doivent toutes tendre au même but à savoir, le développement de l'Homme dans toutes ses dimensions : individuelle, sociale, historique et culturelle.

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L'Homme devant être au centre de toute préoccupation. Il y a lieu d'accorder une importance capitale à l'enfant, ce père de l'homme. C'est lui qui représente l'avenir d'une société. C'est de la qualité de son éducation que dépend le développement ou le sous-développement d'une collectivité.
Il ne s'agit pas là du seul élève et encore moins de l'étudiant, mais bien de l'enfant.
L'élève est ce petit homme qui fréquente déjà un établissement scolaire, alors que le terme « enfant » englobe aussi, les « non-élèves ». C'est-à-dire l'écrasante majorité d'enfants scolarisables, mais non scolarisés qui caractérisent la plupart des pays du Tiers-Monde.
Si j'insiste sur cette notion d'enfant, c'est parce que nos propos doivent tendre vers l'éducation d'une manière générale, et non pas uniquement vers l'enseignement ou la vie scolaire. On sait que l'éducation est l'ensemble des moyens à l'aide desquels on dirige le développement et la formation d'un être. Ces moyens ne sont pas seulement l'école. Mais bien tous les agents de socialisation, c'est-à-dire : le milieu familial, le milieu social, la camaraderie, les jeux, l'information, etc. L'école apparaît dès lors comme l'un de ces moyens, bien qu'une telle institution ait un caractère privilégié.
Dans ces conditions, comment peut-on « finaliser » en vue d'une «éducation/enseignement » qui n'existe pas encore pour 50 à 80% d'enfants dans la plupart des pays du Tiers-monde ? Je ne vois donc pas d'autres finalités plus urgentes que celle de permettre d'abord à tous les enfants de devenir aussi des élèves. Que deviennent les grands projets, si généreux, d'alphabétisation et de scolarisation massive ?
N'y a-t-il pas là encore et toujours une des premières finalités de l'éducation se dégageant ainsi de la réalité vécue ?

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Peut-on parler de plénitude, de justice, de liberté, d'égalité, de fraternité humaine et de solidarité mondiale alors que l'écrasante majorité des enfants du Tiers-Monde vivent dans un dénouement complet, non seulement éducatif et intellectuel, mais aussi physique, affectif et moral ?
Citant un document des Nations unies, une brochure du Centre international de l'enfance, de Paris  :
« Il y a dans le monde plus d'un milliard d'enfants de moins de quinze ans. Sept enfants viennent au monde toutes les deux secondes, cinq d'entre eux vivent dans des conditions d'existence inhumaines, la faim, la maladie, l'ignorance, et la misère constituant la toile de fond de leur vie quotidienne ».
N'y a-t-il pas là une autre finalité de l'éducation, encore plus urgente pour le Tiers – Monde, celle qui viserait à créer non seulement des écoles, mais aussi un circuit éducatif qui prendrait en charge l'enfant dès sa naissance ?
Je propose donc que la définition des finalités de l'éducation se fasse aussi et surtout en fonction des besoins fondamentaux et immédiats de l'enfant. Ceux-ci au nombre de cinq, doivent être reconnus comme « une priorité des priorités » à savoir :
- la protection sanitaire,
- la satisfaction nutritionnelle,
- le développement affectif et culturel,
- l'instruction et la formation professionnelle,
- la protection sociale.
Ces principes se trouvent d'ailleurs inscrits dans la nouvelle déclaration des droits de l'enfant, votée par l'Assemblée générale des Nations-unies le 20 novembre 1959, au cours de sa 841e séance plénière.

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