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Descriptif de la promenade du 25 octobre à Houthem.

Ce matin du 25 octobre 2009 commence par quelques averses fournies sur la région d'Houthem. Mais toute la promenade du matin se fera sous le bleu du ciel.

Une quinzaine de marcheurs se sont rassemblés et se dirigent vers l'ancienne rue de Comines. C'est la dernière rue pavée du village, du moins sur une moitié de sa longueur entre la belle ferme Veys (anciennement Berten) et le ruisseau du Kortekeer. Le bord du ruisseau est planté d'immenses peupliers, des prairies grasses ondulent doucement sous les feuillages. La lumière scintille sur les pavés mouillés. Ici, on se sent au cœur d'un village rural.

Un tout petit chemin sans nom nous mène en droite ligne vers la rue de Dadizele, comme celle-ci fait un crochet vers le quartier des Quatre Vents, nous gagnons trois cents mètres au moins. Le petit sentier d'abord de terre battue est par la suite dallé sur quelques dizaines de mètres. Nous sommes maintenant en pleine campagne, au nord, une ligne de crête boisée assombrit l'horizon. Ce sont les collines qui depuis les Monts de Flandre jusqu'au Nonnenbos séparent le bassin de la Lys de celui de l'Yser, plus loin vers l'est, les reliefs s'adoucissent pour arriver dans la plaine aux environs de Geluwe.

Avant le terrain d'aéromodélisme, un chemin de terre nous invite à prendre la direction du sud est. Au loin, on devine l'agglomération des deux Comines avec ses clochers, les grands arbres des écoles de l'avenue des châteaux, la structure tubulaire de la piste de ski et les silos de l'usine Beaulieu dans le zoning industriel, enfin les frondaisons de la Montagne de Wervicq culminent à plus de 56 m juste au sud de la Lys.

Ce chemin nommé "Grande Traverse" longe la ferme appelée depuis trois siècles "La Grande Cinse", une des plus anciennes dénominations dans le terroir houthémois. Sous le règne du roi Louis 14, les frontières du nord de la France offrent de nombreux points stratégiquement vulnérables, dont la région située entre Ypres et le Lys. Les ingénieurs militaires dirigés par Vauban érigeront une ligne de défense nommée "Les Lignes de Comines". Les lignes s'appuieront sur des constructions déjà existantes comme la "Grande Cinse". De nombreux documents cartographiques signalent cette ligne défensive, il reste néanmoins hasardeux d'affirmer la présence de telle ou telle trace dans le paysage entre les points d'appui précis comme la Chicane ou la Grande Cinse précitée.

Quel dépaysement loin des routes macadamisées et des moteurs pétaradants, la Grande Traverse fait prendre l'air frais du matin en offrant la possibilité d'un raccourci entre Houthem et le village de Ten Brielen. Nous voilà arrivés au carrefour avec le Chemin de la Cerisaie, nous repartons vers la gauche, vers le nord, croisant bientôt la magnifique ferme Hansens avec ses quatre platanes dans la cour. Voilà le carrefour avec la rue de Dadizele, le chemin de la Cerisaie devient maintenant "Petite Traverse". On aperçoit le Mont Kemmel, une série d'églises et de points de repères à dix kilomètres et plus tellement l'air est clair et pur.

Presque toutes les fermes que nous observons en route présentent des bâtiments anciens construits en briques et disposés en carré, avec autour des constructions plus récentes en béton qui doublent ou triplent la surface de la ferme initiale. Il est frappant de constater que des structures aussi importantes sont gérées le plus souvent par un couple d'agriculteurs avec l'aide parfois des grands parents pour des tâches innombrables, sans compter que des dizaines d'hectares alentours sont intensivement exploités. Injuste enfin, de constater que dans de nombreux cas les difficultés financières et un bas revenu sanctionnent des vies de labeur.

On constate ensuite, que le plus souvent, des prairies entourent l'exploitation permettant ainsi au bétail de se nourrir avant de rentrer dans les étables. Plus loin ce sont les champs qui s'étendent loin des routes et où seuls nous mènent les derniers chemins de terre.

Petites voies pour lesquelles nous luttons aujourd'hui, chemins de traverse bien nommés, voie d'accès millénaires qui tissent un lien entre le cœur des villes et la profondeur des terroirs, chemins d'enfance où les flaques sont des images de ciel. Raccourcis qui au propre comme au figuré pourraient devenir emblématiques d'une économie rurale rapprochant à nouveau le consommateur du producteur.

La Petite Traverse nous mène au quartier de la Chicane et de là, nous gagnons la Cortewilde. Nous retrouvons le ruisseau du Kortekeer qui a modelé le paysage depuis des millénaires. Nous empruntons la Rue de la Cortewilde vers le sud, arrivé à hauteur du chemin de fer et du canal, nous longeons ce dernier du côté est, sur un sentier à peine marqué dans l'herbe. Le canal et le chemin de fer sont des éléments marquants du paysage houthémois. Le canal n'ayant jamais servi au transport par bateau est rapidement devenu une longue prairie pour les moutons de bergers successifs, un terrain de jeu pour plusieurs générations d'enfants du village et finalement une zone Natura 2OOO.

De retour sur la Place à 11h50, nous nous saluons et promettons de nous revoir. Ce rendez-vous sur les sentiers permit la rencontre de gens venus de Mouscron, de Neufville en Ferrain, de Linselles, de Comines ou d'Houthem.

Merci à tous et à l'année prochaine.

Circuit.

Place d'Houthem. Chaussée d'Houthem Ancienne rue de Comines. Sentier. Rue de Dadizele. Sentier dit "Grande Traverse". Rue De la Cerisaie. Petite Traverse. Rue de la Chicane. Rue de la Cortewilde. Chemin de terre le long du canal côté est. Chaussée d'Houthem. Place d'Houthem.

Le descriptif de la promenade sera renvoyé aux participants.  

Philippe Mouton

Vice-Président d'Eco-Vie

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